La Wehrmacht aux Glières (l'essentiel en bref)

La Wehrmacht aux Glières (l'essentiel en bref)

Page modifiée le 29 janvier 2023.



Carte tirée du guide Michelin, annotée par Alain Cerri.

Légende : Q.G. = quartier général - P.C. = poste de commandement - Res.Geb.Jäg.Rgt. = Reserve-Gebirgsjäger-Regiment (régiment de chasseurs de montagne de réserve) - Res.Gren.Rgt. = Reserve-Grenadier-Regiment (régiment de grenadiers de réserve) - Res.Art.Rgt. = Reserve-Artillerie-Regiment (régiment d'artillerie de réserve) - Abt. = Abteilung (groupe d'artillerie) - Res.Pi.Btl. = Reserve-Pionier-Bataillon (bataillon du génie de réserve) - Sich.Btl. = Sicherungs-Bataillon (bataillon de sécurité - II./Sich.Rgt. 194 = 2e bataillon du 194e régiment de sécurité) - Ost-Btl. = bataillon de l'Est (source : dictionnaire militaire allemand en dix-huit volumes Verbände und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweiten Weltkrieg 1939 - 1945 de Georg Tessin).




Table des matières :

Unités de la Wehrmacht aux Glières

Effectifs de la Wehrmacht aux Glières

Opérations de la Wehrmacht aux Glières

Pertes de la Wehrmacht aux Glières

Témoignages et photos de soldats




Unités de la Wehrmacht aux Glières


Du 23 au 26 mars 1944, sous le commandement du colonel Schwehr, un groupement tactique de la 157e division de réserve (157. Reserve-Division) de la Wehrmacht, réunissant principalement trois des quatre bataillons du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve (voir ci-dessous), prend position autour du plateau. Le plan d'attaque est le suivant : le groupe de combat (effectif d'un bataillon avec éclaireurs-skieurs en tenue blanche de camouflage) Stöckel (Btl. I./98) attaquera à partir de Thuy ; le groupe Schneider (Btl. 99) attaquera à partir d'Entremont ; le groupe Geyer (Btl. II./98) attaquera à partir du Petit-Bornand, la 2e compagnie du Btl. 100 (Kunstmann) demeurant en protection de l'état-major et des services à Thônes ; les opérations débuteront le 28 mars à l'aube.

Désignation allemande abrégée Traduction française
Stabskp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie d'état-major du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve (Oberst Franz Schwehr)
Nachr.Kp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie de transmissions du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve (Oberleutnant Christian Herrmann)
Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 bataillon de chasseurs de montagne de réserve I./98 (Hauptmann Ludwig Stöckel) [attaque à partir de Thuy]
Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 bataillon de chasseurs de montagne de réserve II./98 (Hauptmann Rudolf Geyer) [attaque à partir du Petit-Bornand]
Res.Geb.Jäg.Btl. 99 bataillon de chasseurs de montagne de réserve 99 (Hauptmann Hans Schneider) [attaque à partir d'Entremont]
2./Res.Geb.Jäg.Btl. 100 2e compagnie du bataillon de chasseurs de montagne de réserve 100 (Hauptmann Johann Kunstmann) [en protection à Thônes]
3./Res.Gren.Btl. 179 3e compagnie du bataillon de grenadiers de réserve 179 (deux sections) [appui Milice à Thorens]
Res.Geb.Art.Abt. 79 groupe d'artillerie de montagne de réserve 79 (deux batteries et deux pièces de la 2e batterie du Res.Art.Abt. 7)
Pz.Jäg.Kp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie antichar du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve [sécurité zone]
Heeres-Flak-Abt. 958 (mot.) groupe antiaérien motorisé 958 de la réserve générale de l'armée (deux compagnies) [sécurité zone]
Feldgendarmerietrupp d 924 (mot.) section motorisée de gendarmerie de campagne type « d » 924 [sécurité générale]
deux Kw.Kol. der 157. Res.Div. deux colonnes de ravitaillement de la 157e division de réserve
deux Kw.Kol. des Kmdt.H.G.S.F. deux colonnes de ravitaillement de la région militaire du sud de la France
San.Kp. und Kr.Kw.Zug der 157. Res.Div. compagnie sanitaire avec section motorisée de transport de la 157e division de réserve
Kw.Werkstattzug der 157. Res.Div. section atelier de la 157e division de réserve

(Source : Bundesarchiv-Militärarchiv RH 28-8/5, rapport sur l'opération Frühling de la 157. Res.Div. au Kommandant Heeresgebiet Südfrankreich : Bericht über das Unternehmen 'Frühling', 157. Reserve-Division, Ia Nr. 2009/44 geh. v. 15.5.1944. En effet, les unités allemandes réunies du 7 au 18 avril 1944 pour l'opération Frühling contre les maquis de l'Ain sont sans doute les mêmes que celles engagées contre les Glières, l'artillerie de montagne en moins.)



Effectifs de la Wehrmacht aux Glières


Après recoupement des informations disponibles, il apparaît que le commandement allemand, parce qu'il estime que les maquisards sont plus de mille avec des armes lourdes, engage, contre les Glières, environ quatre mille soldats (donc, sans compter les policiers militarisés). Chaque bataillon susmentionné comprend environ six cents hommes si l'on retranche la garde des cols frontaliers et des casernements, avec, en principe, chacun, une douzaine de mitrailleuses lourdes, une demi-douzaine de mortiers de 80 mm et deux canons d'infanterie de montagne de 75 mm. Quant à l'artillerie, elle consiste en dix ou douze canons de montagne de 75 mm, deux obusiers de campagne de 150 mm, quelques canons antiaériens quadruples de 20 mm en protection contre la Royal Air Force. En outre, l'ensemble est appuyé par plusieurs avions de combat (trois bombardiers Heinkel 111 au début, puis quatre chasseurs-bombardiers Focke Wulf 190).

Soldats allemands engagés dans l'opération « Haute-Savoie »

environ 4000 hommes

En première ligne (unités d'infanterie)

environ 2500 hommes (avec commandement et transmissions)

En deuxième ligne (unités antichar et antiaérienne)

environ 500 hommes

Artilleurs sur place

environ 500 hommes

Moyens logistiques immédiats

environ 500 hommes



Opérations de la Wehrmacht aux Glières


Les trois bataillons en position autour du plateau se préparent à attaquer pour le 28 mars 1944. Le 25 mars, l'artillerie allemande en batterie dans la vallée du Borne (deux obusiers de 150 mm et huit canons de montagne de 75 mm) pilonne et détruit les chalets de Monthiévret. Le 26 mars, l'aviation (quatre Focke Wulf 190) incendie une dizaine de chalets et mitraille les sous-bois. Le même jour, le commandement allemand lance deux sections en reconnaissance offensive afin de tâter le dispositif de défense adverse : l'une au Lavouillon, l'autre à Monthiévret. Cependant, dans la nuit du 26 au 27 mars, le capitaine Anjot ordonne l'exfiltration du bataillon des Glières. Le 27 mars, les Allemands s'aperçoivent que les maquisards tentent de s'échapper ; ils donnent aussitôt l'assaut général prévu pour le 28 mars, mais trouvent un plateau évacué par ses défenseurs.

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26 mars 1944

Matin Reconnaissance offensive d'une section de la 7. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 au Lavouillon (combat à distance)
Après-midi Reconnaissance offensive d'une section de la 1. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. 99 à Monthiévret (combat rapproché)

27 mars 1944

Res.Geb.Jäg.Btl. II./98

A partir du Petit-Bornand Attaque de deux sections de la 8. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 sur le Lavouillon, occupé sans combat

Res.Geb.Jäg.Btl. 99

A partir d'Entremont Attaque de deux sections de la 2. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. 99 sur les Auges, occupées sans combat

Res.Geb.Jäg.Btl. I./98

A partir de Thuy Attaque de deux sections de la 1. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 sur Notre-Dame-des-Neiges, occupée sans combat


Composition d'une section de combat

UN GROUPE DE COMMANDEMENT ET D'APPUI :
Un officier chef de section (un pistolet) Un sous-officier adjoint (un pistolet-mitrailleur) Trois agents de liaison (trois fusils)
Un infirmier (un pistolet) Un agent ravitailleur (un fusil) Un cheval et une charrette de transport
Un caporal chef de pièce (un fusil) Deux servants de pièce (deux pistolets) Un mortier léger de 50 mm
TROIS OU QUATRE GROUPES D'ASSAUT :
Un sous-officier chef de groupe (un pistolet-mitrailleur)
Un caporal et cinq fusiliers-grenadiers (six fusils) Deux servants de pièce (deux pistolets) Un fusil-mitrailleur Un agent ravitailleur (un fusil) Un mulet ravitailleur


Principales caractéristiques des armes légères des fantassins allemands

nature et modèle Luger P08 (pistolet semi-automatique) MP40 (pistolet-mitrailleur) Mauser Kar98k (fusil à répétition) leMG42 (fusil-mitrailleur) leGrW36 (mortier léger)
année de mise en service 1908 1940 (1938) 1935 (1898) 1942 1936
poids non chargé 0,87 kg 3,97 kg 3,90 kg 11,5 kg 14 kg
longueur totale 222 mm 832 mm 1108 mm 1220 mm -
longueur du canon 102 mm 250 mm 600 mm 533 mm -
calibre 9 x 19 mm Parabellum 9 x 19 mm Parabellum 7,92 x 57 mm 7,92 x 57 mm 50 mm
vitesse initiale env. 350 m/s env. 365 m/s env. 745 m/s env. 760 m/s env. 75 m/s
portée pratique env. 50 m env. 100 m env. 500 m env. 600 m env. 500 m
cadence de tir 18 à 24 cps/mn (pratique) max. 500 cps/mn 8 à 12 cps/mn max. 1200 cps/mn 20 cps/mn
alimentation chargeur 8 coups chargeur 32 coups chargeur 5 coups bande 50 coups poids obus 0,9 kg



Pertes de la Wehrmacht aux Glières


Au total, les Allemands ont trois tués et sept blessés (dont au moins sept accidentellement).

UNITES TUES BLESSES
Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 1 le 27 mars 1944 à Notre-Dame-des-Neiges 2 le 28 mars à La Balme-de-Thuy (accident)
Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 2 le 30 mars sur le plateau et le 31 mars au Petit-Bornand (tirs accidentels de pistolets-mitrailleurs) 2 le 28 et le 30 mars (accidents)
Res.Geb.Jäg.Btl. 99 0 0
2./Res.Geb.Jäg.Btl. 100 0 1 le 28 mars à Thônes (accidentellement par sentinelle allemande)
3./Res.Gren.Btl. 179 0 0
Res.Geb.Art.Abt. 79 0 2 le 24 mars au Petit-Bornand et le 30 mars sur le plateau (décédé le 3 avril 1944 à l'hôpital)

(Source : Berlin, Deutsche Dienststelle, WASt, Namentliche Verlustmeldung Nr. 1. 16.2.-25.4.44, Nr. 2. 12.9.43-28.6.44, Nr. 3. 16.2.-25.4.44, Nr. 4. 16.2.-25.4.44 ; listes obligeamment fournies par le docteur Peter Lieb, Department of War Studies, The Royal Military Academy Sandhurst, Grande-Bretagne.)




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