La Wehrmacht aux Glières - Administration militaire et police allemandes dans la région

La Wehrmacht aux Glières - Administration militaire et police allemandes dans la région

Page modifiée et augmentée le 12 mai 2024.



Carte tirée du guide Michelin, annotée par Alain Cerri.

Légende : Q.G. = quartier général - P.C. = poste de commandement - Res.Geb.Jäg.Rgt. = Reserve-Gebirgsjäger-Regiment (régiment de chasseurs de montagne de réserve) - Res.Gren.Rgt. = Reserve-Grenadier-Regiment (régiment de grenadiers de réserve) - Res.Art.Rgt. = Reserve-Artillerie-Regiment (régiment d'artillerie de réserve) - Abt. = Abteilung (groupe d'artillerie) - Res.Pi.Btl. = Reserve-Pionier-Bataillon (bataillon du génie de réserve) - Sich.Btl. = Sicherungs-Bataillon (bataillon de sécurité - II./Sich.Rgt. 194 = 2e bataillon du 194e régiment de sécurité) - Ost-Btl. = bataillon de l'Est (source : dictionnaire militaire allemand en dix-huit volumes Verbände und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweiten Weltkrieg 1939 - 1945 de Georg Tessin).




Table des matières :

Effectifs de la Wehrmacht aux Glières

Unités de la Wehrmacht aux Glières

Composition des Reserve-Gebirgsjäger-Bataillone aux Glières

Opérations de la Wehrmacht aux Glières

Pertes de la Wehrmacht aux Glières

Administration militaire et police allemandes dans la région




Effectifs de la Wehrmacht aux Glières


Après recoupement des informations disponibles, il apparaît que le commandement allemand, parce qu'il estime que les maquisards sont plus de mille avec des armes lourdes, mobilise, contre les Glières, environ quatre mille soldats (donc, sans compter les policiers militarisés). Chacun des trois bataillons engagés comprend environ six cents hommes si l'on retranche la garde des cols frontaliers et des casernements, avec, en principe, une douzaine de mitrailleuses lourdes, une demi-douzaine de mortiers de 80 mm et deux canons d'infanterie de montagne de 75 mm. Quant à l'artillerie, elle consiste en dix ou douze canons de montagne de 75 mm, deux obusiers de campagne de 150 mm, quelques canons antiaériens quadruples de 20 mm en protection contre la Royal Air Force. En outre, l'ensemble est appuyé par plusieurs avions de combat (trois bombardiers Heinkel 111 au début, puis quatre chasseurs-bombardiers Focke Wulf 190).

Soldats allemands engagés dans l'opération « Haute-Savoie »

environ 4000 hommes

En première ligne (unités d'infanterie)

environ 2500 hommes (avec commandement et transmissions)

En deuxième ligne (unités antichar et antiaérienne)

environ 500 hommes

Artilleurs sur place

environ 500 hommes

Moyens logistiques immédiats

environ 500 hommes



Unités de la Wehrmacht aux Glières


Sous le commandement du colonel Schwehr, est mis en oeuvre un groupement tactique de la 157e division de réserve (157. Reserve-Division) de la Wehrmacht, réunissant principalement trois des quatre bataillons du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve. Le plan d'attaque est le suivant : le groupe de combat (effectif d'un bataillon avec éclaireurs-skieurs en tenue blanche de camouflage) Stöckel (Btl. I./98) doit attaquer à partir de Thuy ; le groupe Schneider (Btl. 99) à partir d'Entremont ; le groupe Geyer (Btl. II./98) à partir du Petit-Bornand, la 2e compagnie du Btl. 100 (Kunstmann) demeurant en protection de l'état-major et des services à Thônes.

Désignation allemande abrégée Traduction française
Stabskp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie d'état-major du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve (Oberst Franz Schwehr)
Nachr.Kp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie de transmissions du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve (Oberleutnant Christian Herrmann)
Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 bataillon de chasseurs de montagne de réserve I./98 (Hauptmann Ludwig Stöckel) [attaque à partir de Thuy]
Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 bataillon de chasseurs de montagne de réserve II./98 (Hauptmann Rudolf Geyer) [attaque à partir du Petit-Bornand]
Res.Geb.Jäg.Btl. 99 bataillon de chasseurs de montagne de réserve 99 (Hauptmann Hans Schneider) [attaque à partir d'Entremont]
2./Res.Geb.Jäg.Btl. 100 2e compagnie du bataillon de chasseurs de montagne de réserve 100 (Hauptmann Johann Kunstmann) [en protection à Thônes]
3./Res.Gren.Btl. 179 3e compagnie du bataillon de grenadiers de réserve 179 (deux sections) [appui Milice à Thorens]
Res.Geb.Art.Abt. 79 groupe d'artillerie de montagne de réserve 79 (deux batteries et deux pièces de la 2e batterie du Res.Art.Abt. 7)
Pz.Jäg.Kp./Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 compagnie antichar du 1er régiment de chasseurs de montagne de réserve [sécurité zone]
Heeres-Flak-Abt. 958 (mot.) groupe antiaérien motorisé 958 de la réserve générale de l'armée (deux compagnies) [sécurité zone]
Feldgendarmerietrupp d 924 (mot.) section motorisée de gendarmerie de campagne type « d » 924 [sécurité générale]
deux Kw.Kol. der 157. Res.Div. deux colonnes de ravitaillement de la 157e division de réserve
deux Kw.Kol. des Kmdt.H.G.S.F. deux colonnes de ravitaillement de la région militaire du sud de la France
San.Kp. und Kr.Kw.Zug der 157. Res.Div. compagnie sanitaire avec section motorisée de transport de la 157e division de réserve
Kw.Werkstattzug der 157. Res.Div. section atelier de la 157e division de réserve

(Source : Bundesarchiv-Militärarchiv RH 28-8/5, rapport sur l'opération Frühling de la 157. Res.Div. au Kommandant Heeresgebiet Südfrankreich : Bericht über das Unternehmen 'Frühling', 157. Reserve-Division, Ia Nr. 2009/44 geh. v. 15.5.1944. En effet, les unités allemandes réunies du 7 au 18 avril 1944 pour l'opération Frühling contre les maquis de l'Ain sont sans doute les mêmes que celles engagées contre les Glières, l'artillerie de montagne en moins.)



Composition des Reserve-Gebirgsjäger-Btl. I./98, II./98, 99 et 100 aux Glières


Res.Geb.Jäg.Btl. I./98
Deux compagnies d'assaut à 3 sections de combat à 3 groupes d'assaut, soit 18 groupes
Deux compagnies d'appui

Res.Geb.Jäg.Btl. II./98
Deux compagnies d'assaut, l'une à 3 sections, l'autre à 2 sections de combat à 4 groupes d'assaut, soit 20 groupes
Deux compagnies d'appui

Res.Geb.Jäg.Btl. 99
Deux compagnies d'assaut, l'une à 3 sections, l'autre à 2 sections de combat à 3 groupes d'assaut, soit 15 groupes
Deux compagnies d'appui

Res.Geb.Jäg.Btl. 100
Une compagnie d'assaut à 3 sections de combat à 4 groupes d'assaut, soit 12 groupes

Les sections des compagnies d'assaut sont dotées de fusils-mitrailleurs leMG 34 ou 42 et italiens ainsi que de mortiers légers de 50 mm leGrW 36 ; la compagnie d'appui léger est dotée d'une douzaine de mitrailleuses sMG 34 ou sMG 42 et polonaises ; la compagnie d'appui lourd d'une demi-douzaine de mortiers moyens de 80 mm GrW 34 et italiens ainsi que de deux canons d'infanterie de montagne de 75 mm leGebIG 18. (Voir les principales caractéristiques des armes.)


Composition d'une section de combat


UN GROUPE DE COMMANDEMENT ET D'APPUI :
Un officier chef de section (un pistolet) Un sous-officier adjoint (un pistolet-mitrailleur) Trois agents de liaison (trois fusils)
Un infirmier (un pistolet) Un agent ravitailleur (un fusil) Un cheval et une charrette de transport
Un caporal chef de pièce (un fusil) Deux servants de pièce (deux pistolets) Un mortier léger de 50 mm
TROIS OU QUATRE GROUPES D'ASSAUT :
Un sous-officier chef de groupe (un pistolet-mitrailleur)
Un caporal et cinq fusiliers-grenadiers (six fusils) Deux servants de pièce (deux pistolets) Un fusil-mitrailleur Un agent ravitailleur (un fusil) Un mulet ravitailleur


Principales caractéristiques des armes légères des fantassins allemands


nature et modèle Luger P08 (pistolet semi-automatique) MP40 (pistolet-mitrailleur) Mauser Kar98k (fusil à répétition) leMG42 (fusil-mitrailleur) leGrW36 (mortier léger)
année de mise en service 1908 1940 (1938) 1935 (1898) 1942 1936
poids non chargé 0,87 kg 3,97 kg 3,90 kg 11,5 kg 14 kg
longueur totale 222 mm 832 mm 1108 mm 1220 mm -
longueur du canon 102 mm 250 mm 600 mm 533 mm -
calibre 9 x 19 mm Parabellum 9 x 19 mm Parabellum 7,92 x 57 mm 7,92 x 57 mm 50 mm
vitesse initiale env. 350 m/s env. 365 m/s env. 745 m/s env. 760 m/s env. 75 m/s
portée pratique env. 50 m env. 100 m env. 500 m env. 600 m env. 500 m
cadence de tir 18 à 24 cps/mn (pratique) max. 500 cps/mn 8 à 12 cps/mn max. 1200 cps/mn 20 cps/mn
alimentation chargeur 8 coups chargeur 32 coups chargeur 5 coups bande 50 coups poids obus 0,9 kg



Opérations de la Wehrmacht aux Glières


Vue d'ensemble des opérations des bataillons allemands sur le plateau les 26 et 27 mars 1944

Les trois bataillons en position autour du plateau se préparent à attaquer pour le 28 mars 1944. Le 25 mars, l'artillerie allemande en batterie dans la vallée du Borne (deux obusiers de 150 mm et huit canons de montagne de 75 mm) pilonne et détruit les chalets de Monthiévret. Le 26 mars, l'aviation (quatre Focke Wulf 190) incendie une dizaine de chalets et mitraille les sous-bois. Le même jour, le commandement allemand lance deux sections en reconnaissance offensive afin de tâter le dispositif de défense adverse : l'une au Lavouillon, l'autre à Monthiévret. Cependant, dans la nuit du 26 au 27 mars, le capitaine Anjot ordonne l'exfiltration du bataillon des Glières. Le 27 mars, les Allemands s'aperçoivent que les maquisards tentent de s'échapper ; ils donnent aussitôt l'assaut général prévu pour le 28 mars, mais trouvent un plateau évacué par ses défenseurs.

26 mars 1944

Matin Reconnaissance offensive d'une section de la 7. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 au Lavouillon (combat à distance)
Après-midi Reconnaissance offensive d'une section de la 1. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. 99 à Monthiévret (combat rapproché)

27 mars 1944

Res.Geb.Jäg.Btl. II./98

A partir du Petit-Bornand Attaque de deux sections de la 8. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 sur le Lavouillon, occupé sans combat

Res.Geb.Jäg.Btl. 99

A partir d'Entremont Attaque de deux sections de la 2. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. 99 sur les Auges, occupées sans combat

Res.Geb.Jäg.Btl. I./98

A partir de Thuy Attaque de deux sections de la 1. Kompanie du Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 sur Notre-Dame-des-Neiges, occupée sans combat


Tactique employée dans la reconnaissance offensive à Monthiévret


A Monthiévret, position la plus vulnérable du dispositif de défense des Glières, car s'étendant sur un vaste replat dominé par une barre rocheuse, la Wehrmacht emploie la tactique dite Flankenangriff ou attaque du flanc. Lancée à partir de la marche d'approche, cette manoeuvre tente de surprendre l'ennemi et de ne pas lui laisser le temps de réagir. Exigeant rapidité et dissimulation, elle a davantage de chances de succès quand elle est déclenchée à distance et exécutée de nuit ou sur un terrain exceptionnellement propice comme l'est celui de Monthiévret où les bois des Déroberts montent assez haut. Cette reconnaissance offensive, dite Gefechtsaufklärung (reconnaissance de combat), est menée par une section qui soutient un groupe de Gefechtsspähtruppen (troupes d’éclaireurs de combat) de dix hommes vêtus de survêtements blancs et dotés d’un fusil-mitrailleur pour couvrir la progression et le repli. A Monthiévret, en vue de réduire les moyens matériels et moraux de l’adversaire, l'artillerie pilonne le secteur la veille de l'assaut.


Groupe d'éclaireurs allemands sur le plateau avec leur leMG 42 sur traîneau.



Pertes de la Wehrmacht aux Glières


Au total, les Allemands ont trois tués et sept blessés (dont au moins sept accidentellement).

UNITES TUES BLESSES
Res.Geb.Jäg.Btl. I./98 1 le 27 mars 1944 à Notre-Dame-des-Neiges 2 le 28 mars à La Balme-de-Thuy (accident)
Res.Geb.Jäg.Btl. II./98 2 le 30 mars sur le plateau et le 31 mars au Petit-Bornand (tirs accidentels de pistolets-mitrailleurs) 2 le 28 et le 30 mars (accidents)
Res.Geb.Jäg.Btl. 99 0 0
2./Res.Geb.Jäg.Btl. 100 0 1 le 28 mars à Thônes (accidentellement par sentinelle allemande)
3./Res.Gren.Btl. 179 0 0
Res.Geb.Art.Abt. 79 0 2 le 24 mars au Petit-Bornand et le 30 mars sur le plateau (décédé le 3 avril 1944 à l'hôpital)

(Source : Berlin, Deutsche Dienststelle, WASt, Namentliche Verlustmeldung Nr. 1. 16.2.-25.4.44, Nr. 2. 12.9.43-28.6.44, Nr. 3. 16.2.-25.4.44, Nr. 4. 16.2.-25.4.44 ; listes obligeamment fournies par le docteur Peter Lieb, Department of War Studies, The Royal Military Academy Sandhurst, Grande-Bretagne.)



Organismes allemands militaires et policiers dans la région de Lyon de 1942 à 1944


Administration militaire

A la suite de l’invasion de la zone Sud en novembre 1942, les Allemands instituent à Lyon un commandant de la région militaire France-­Sud (Kommandant des Heeresgebietes Südfrankreich, H.G.S.F.), le général de division (Generalleutnant) Heinrich Niehoff, dont la principale mission est d’assurer la sécurité des voies de communication vitales* pour la Wehrmacht, dans les grandes villes** et dans certaines zones propices aux maquis*** entre l'été 1943 et l'été 1944 ; également d'entretenir des relations avec l’administration française tout en la surveillant.

* Par exemple, avec le 406e bataillon de l'Est (Ost-Bataillon 406) à Saint-Jean-de-Maurienne afin de garder la route de l'Italie.

** Par exemple, avec le 200e régiment de sécurité (Sicherungs-Regiment 200), basé à Lyon (son état-major et un bataillon étant cantonnés dans la ville même), ou le 685e bataillon de sécurité (Sicherungs-Bataillon 685) à Grenoble.

*** Par exemple, avec la 157e division de réserve (157. Reserve-Division), une unité d'instruction et d'occupation déployée dans les Alpes du Nord, d'abord pour tenir les hauts cols frontaliers.

Afin de maintenir l’apparence de la souveraineté du gouvernement de Vichy dans l’ancienne zone « libre », la région militaire France-­Sud est considérée comme un secteur d’opérations et non, au sens strict, comme une administration militaire, ce qu’elle devient tout de même officiellement le 1er mars 1944.

Ainsi, correspondant au système des Kommandanturen de la zone Nord, sont établis, en zone Sud, un état-major principal de liaison (Hauptverbindungsstab, H.V.S.) auprès des six préfectures régionales (H.V.S. 590 à Lyon, général O. Kohl), et un état-­major de liaison (Verbindungsstab, V.S.) auprès des vingt-six préfectures départementales (V.S. 988 à Annecy, colonel F. Meyer). La compétence du H.V.S. 590 de Lyon s’étend sur les départements du Rhône, de la Loire, de l’Ain, de la Haute­-Savoie, de la Savoie, de l’Isère, des Hautes-Alpes, de la Drôme, de l'Ardèche, ainsi que sur une partie de ceux de Saône­-et-Loire et du Jura.

Au début de l’année 1944, le statut des services de la zone Sud change afin d’être aligné sur celui de la zone Nord. Les états-­majors principaux de liaison obtiennent le statut d’une Oberfeldkommandantur et les états-­majors de liaison celui d’une Feldkommandantur. Le H.V.S. de Lyon a désormais sous sa direction cinq Feldkommandanturen de premier ordre (Lyon, Saint-­Etienne, Annecy, Grenoble et Valence) et cinq Feldkommandanturen de second ordre (Bourg-en-Bresse, Chambéry, Privas, Mâcon et Lons-­le-­Saunier). Ces organismes allemands permettent au général Niehoff d’entrer directement et rapidement en contact avec les autorités administratives françaises locales pour toutes les affaires courantes.

N.B. Auprès de chaque état-major de liaison se trouve un groupe de gendarmerie de campagne (Feldgendarmerietrupp), de trente à quarante hommes, surtout chargé de la police militaire, mais qui peut, par exemple, être employé dans le cadre d’une opération militaire contre les maquis.

A la mi-juin 1944, sur le territoire du H.V.S. 590, se trouvent les unités de la Wehrmacht suivantes, outre la 157. Reserve-Division (voir ci-dessus) :

Bataillons de sécurité (Sicherungs-Bataillone), redéployés en mai 1944 :

  • 1er bataillon du 200e régiment de sécurité (I./Sich.Rgt. 200) à Aix-les-Bains.

  • 2e bataillon du 200e régiment de sécurité (II./Sich.Rgt. 200) à Valence.

  • 4e bataillon du 200e régiment de sécurité (IV./Sich.Rgt. 200) à Lyon.

  • 685e bataillon de sécurité (Sich.Btl. 685) à Grenoble.

  • 698e bataillon de sécurité (Sich.Btl. 698) à Mâcon.

  • 406ee bataillon de l'Est (Ost-Btl. 406) à Saint-Jean-de-Maurienne.

    Bataillons de volontaires ethniques (Freiwilligen-Stamm-Bataillone), réorganisés le 12 juin 1944 :

  • Bataillon de remplacement (Ersatz-Bataillon) et bataillon d’entraînement (Ausbildungs-Bataillon) du 3e régiment (Ukrainiens) (Freiwilligen-Stamm-Regiment 3, Ukr.) basé à Mâcon.

  • Bataillon de remplacement (Ersatz-Bataillon) et bataillon d’entraînement (Ausbildungs-Bataillon) du 4e régiment (Russes) (Freiwilligen-Stamm-Regiment 4, Russ.) basé à Bourg-en-Bresse.


    Services policiers

    En novembre 1942, la police de sécurité (du Reich) et le service de sécurité (du parti nazi) (Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienst, Sipo-SD) s’installent officiellement à Lyon, tout d’abord avec une simple unité d’intervention (Einsatzkommando) dont la compétence s’étend sur le même territoire que celui du H.V.S. 590. A partir du début 1943, en France, sous l'autorité du haut responsable de la SS et chef de la police (Höherer der SS und Polizeiführer, HSSPf), un commandement de la police de sécurité et du service de sécurité (Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienst, BdS) supervise dix-sept antennes régionales (Kommando der Sicherheitspolizei und des Sicherheitsdienst, KdS), dont celle de Lyon, organisées chacune en six sections I (administration), II (relations avec la police française), III (recherche du renseignement), IV (lutte contre l’opposition), V (enquêtes criminelles) et VI (contre-espionnage), subdivisées en sous-sections A, B, C, etc. C’est la section IV, dirigée à Lyon par le lieutenant SS (SS-Obersturmführer) Klaus Barbie, qui est chargée de la « lutte contre l’opposition » (Bekämpfung der Opposition), donc qui combat la Résistance, avec parfois l'aide temporaire d'unités d’intervention, comme le commando spécial (Sonderkommando), envoyé à Lyon au printemps 1943 par l’Office central de la sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt, RSHA) en vue de participer à la traque de Jean Moulin.

    A partir de l’été 1943, le KdS de Lyon est commandé par le lieutenant-colonel SS (SS-Obersturmbannführer) Werner Knab, secondé par le capitaine SS (SS-Hauptsturmführer) Fritz Hollert. De plus, un commissariat de police frontalier (Grenzpolizeikommissariat, Greko) est mis en place à Lons-le-­Saunier et à Annecy, là, sous les ordres du capitaine SS (SS-Hauptsturmführer) Jeewe, c'est-à-dire à proximité de la frontière suisse le long de laquelle sont répartis environ quatre cents agents du service des douanes (Zollgrenzdienst) et de la garde-frontière (Zollgrenzschütz). En outre, en raison d'une Résistance particulièrement active en Haute-Savoie, le commandement lyonnais dispose de quelque quatre cent cinquante agents en uniforme de la police d'ordre (Ordnungspolizei, Orpo), soit quatre compagnies (deux à Annecy, une à Annemasse, une à Cluses) d'une centaine d'hommes du 3e bataillon du 28e régiment de police SS Todt (III./SS-Polizei-Regiment 28 Todt), relevé, en février 1944, par le 1er bataillon du 19e régiment de police SS (I./SS-Polizei-Regiment 19), voir SS-Polizei et Waffen-SS.

    En fait, le KdS de Lyon en soi ne comprend que peu de personnel, à l’instar des autres services policiers allemands en France occupée. Il serait passé d’environ quarante membres en décembre 1942 à plus d’une centaine au cours de l’année 1943. Cependant, l'on doit distinguer les auxiliaires (dactylos, chauffeurs, interprètes, etc.) et les agents, sous-officiers et officiers SS, lesquels demeurent en nombre restreint. Cela dit, il ne faut pas omettre les quelques deux cents Français qui travaillent, par conviction ou par intérêt, au service de la police allemande de Lyon.

    Le KdS de Lyon dépend organiquement du haut responsable de la SS et chef de la police en France, mais aussi territorialement du commandant de la région militaire France­-Sud, avec lequel il est tenu de collaborer par l’entremise d’un officier SS de liaison nommé auprès du général Niehoff.

    N.B. Les services de renseignements de la Wehrmacht (l’Abwehr) sont également présents dans la région. Ils se consacrent principalement à l’espionnage de l’administration française, au contre-espionnage et à la lutte contre les agents ennemis infiltrés ou parachutés en France, mais ils coopèrent aussi avec le KdS dans la répression de la Résistance, notamment en surveillant les communications radio (Funkabwehr) et la correspondance à l’étranger (Auslandsbriefprüfstelle).

    (Une source : l'Appareil d'occupation à Lyon, 1942 - 1944, par Elisabeth Meier, Francia 41, 2014, sur plate-forme Max Weber.)




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