Maquis des Glières, la bataille (bibliographie commentée, liens et documents)

Maquis des Glières, la bataille (bibliographie commentée, liens et documents)

Page modifiée le 16 octobre 2023.




Monument aux Glières : Le grand oiseau blanc de Gilioli a planté ses serres ici (Malraux).



Passant, va dire à la France que ceux qui sont tombés ici sont morts selon son coeur.

Malraux, Discours aux Glières, 1973.


Comme nulle tricherie n'était possible, les êtres, dans leur dénuement, révélèrent le meilleur d'eux-mêmes. En cette communauté fraternelle, ils purent se regarder les uns les autres sans égoïsme, sans mépris, sans haine et envisager leur personne sans dégoût ni désespérance. Comment les survivants ne garderaient-ils pas la nostalgie de ces jours fragiles où rien d'humain ne fut étranger, où tout l'humain fut assumé ?

Alban Vistel, La nuit sans ombre, p. 585.


« Tom arrive en coup de vent : on se sent tout ragaillardi ! » [...] D'où lui venait cette force ? Sans doute de son énergie naturelle, qui était impressionnante, de son caractère intrépide et fougueux. Mais elle tenait aussi à un idéal de générosité et de sacrifice, qui était le fruit conscient et voulu de sa foi : « Priez, écrivait-il un jour au prêtre qui était son confident, pour que je garde jusqu'au bout, au milieu des difficultés comme au centre du bonheur et des joies de la famille, cette âme qui répugne à la médiocrité et qui voudrait s'élever toujours dans la noblesse. » D'un bout à l'autre de sa vie de soldat, Tom aura été porté par ce vœu, qui est le vœu du véritable héroïsme.

Pierre Golliet, Glières - Haute-Savoie - Première bataille de la Résistance -  31 janvier - 26 mars 1944, p. 78.


[Le capitaine Anjot] possédait un tel calme, une telle maîtrise de soi et il émanait de lui une telle détermination qu'il nous semblait que rien ne pouvait lui arriver. Chaque fois qu'il avait des indications ou des ordres à nous donner, son calme, véritablement communicatif, nous donnait confiance en lui, confiance en nous, nous rassurant dans toutes nos activités pourtant remplies de risques. Nous devenions, à notre tour et malgré notre jeune âge, calmes, forts et résolus.

Olivier Pannetier, équipe de protection du poste de commandement du bataillon des Glières.



Bibliographie commentée et liens


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GOLLIET, Pierre, HELFGOTT, Julien et JOURDAN, Louis, Glières, Haute-Savoie - Première bataille de la Résistance, 31 janvier - 26 mars 1944, Association des Glières (B.P. 142, 74004 Annecy, France), 1946 (l'ouvrage de base, essentiel pour connaître la vie sur le plateau et comprendre le sens que les responsables ont voulu donner à Glières ; réédité en mars 2014 par La Fontaine de Siloé, Les Marches (Savoie), sous le titre Vivre libre ou mourir - Plateau des Glières, Haute-Savoie, 1944, avec une préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac et une postface de Jean-Marie Guillon, tous deux historiens).

Amis du val de Thônes, La vallée de Thônes et Glières pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939 - 45), n° 9 et 10, 1984 (revue qui fournit des informations village par village). Roger Cerri est mentionné aux pages 56, 63, 64 et 81 du volume 1.

AMOUDRUZ, Robert et CARRIER, Jean-Claude, Dimanche fatal aux Glières, 26 mars 1944, Divonne-les-Bains, Cabédita, 2011 (fait état de la découverte, en 2004, d'un P.-M. Sten et de quelques chargeurs abandonnés par les maquisards sur le site de Monthiévret le 26 mars 1944, lesquels déterminent l'emplacement exact de la contre-attaque menée par le sous-lieutenant Barillot, mais minore le combat au point d'ignorer la mort de Jacquart, dont la présence à Monthiévret est attestée par le procès-verbal d'interrogatoire d'Henri Duchêne lors de son arrestation (Institut d'histoire du temps présent, 72 AJ 189), et dont le corps, quoique non identifié, a été découvert par la gendarmerie).

AMOUROUX, Henri, La grande histoire des Français sous l'Occupation - Un printemps de mort et d'espoir, tome 7, Paris, Robert Laffont, 1985 (très bon chapitre circonstancié sur Glières, qui, à la suite d'une recherche scrupuleuse, rétablit la vérité sur les pertes allemandes).

ANTOINE, Claude, Le bataillon des Glières, Yens-sur-Morges (Vaud, Suisse), Cabédita, 1998 (bon récit de la bataille par le délégué départemental du Souvenir français).

 - , Capitaine Maurice Anjot, le chef méconnu des Glières, Rumilly (Haute-Savoie), Lapeyronie, 2009 (travail historique rigoureux et impartial qui donne enfin au capitaine Anjot toute son importance et fait une description exacte de l'armée allemande aux Glières. Roger Cerri est mentionné aux pages 238, 241 (témoignage) et se trouve en photo p. 276 (photo du haut, 3e à partir de la droite, 1er porteur du 2e cercueil, celui du capitaine Anjot - 3e photo, 1er à partir de la gauche).

BARBIER, Claude, Le maquis de Glières - Mythe et réalité, Paris, Perrin, 2014 (contrairement à ses déclarations fracassantes à la presse en 2012, Claude Barbier, dans un résumé de sa thèse assez modéré, enfonce des portes ouvertes et n’apprend absolument rien de nouveau sur les événements des Glières : un pétard mouillé ! De plus, il prétend que les maquisards sont montés sur le plateau pour se cacher, qu'ils n'ont pas combattu et que les Glières ont été un échec total, car il ne tient pas compte de l'importance de la bataille dans le cadre de la guerre psychologique).
Articles critiques :
  • CONAN, Eric, « La nouvelle bataille des Glières »Marianne, 28 mars 2014.
  • GOLLIET, Jacques, « Clés de lecture d’un procès à charge ; plateau des Glières, Haute-Savoie (février - mars 1944) »Médiapart, 22 avril 2014.
  • HEIMBERG, Charles, « La Résistance aux Glières : développer son histoire ou la dénigrer ? », Médiapart, 16 mars 2014.

    BARDE, Yves (général), Glières 1944 - Histoire des combats de février et mars 1944, Annecy-le-Vieux, Historic'One, 2004 (petit livre écrit par un général de gendarmerie, assez pertinent et objectif dans l'ensemble).

    BIRD, Michael J., Le bataillon des Glières, Paris, Editions France-Empire, 1967 (le bataillon vu par un Anglais anticommuniste).

    CREMIEUX-BRILHAC, Jean-Louis, « La bataille des Glières et la guerre psychologique », Revue d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, n° 99, juillet 1975 (article qui analyse Glières sous l'angle élargi de la guerre psychologique).

     - , « Les Glières », Vingtième Siècle, n° 45, 1er trimestre 1995 (article qui affirme que l'affrontement des maquisards et des Allemands résulte de cinq facteurs : fascination du réduit sur les militaires, croyance à l'envoi de parachutistes canadiens et à la proximité du débarquement allié, refus d'abandonner les armes parachutées sans combat d'autant plus que la France libre a déclaré à la radio que les maquis sont l'honneur de la France).

     - , La France libre - De l'appel du 18 juin à la Libération, Paris, Gallimard, 1996 (chapitre sur Glières où est exposé le point de vue de Londres : ni les Français libres ni les Anglais n'ont prescrit de tenir le plateau jusqu'à s'y faire tuer sur place...).

    DALOTEL, Alain, Le maquis des Glières, Paris, Plon, 1992 (intéressante enquête qui, au delà des images d'Epinal, remet en cause certaines exagérations « résistancialistes » et minimise l'importance militaire du combat des Glières). Roger Cerri est mentionné aux pages 109, 223, 354 et 394.

    DELPERRIE DE BAYAC, Jacques, Histoire de la Milice, 1918 - 1945, Paris, Fayard, 1969 (un seul chapitre sur Glières, mais sérieux et documenté quant au rôle de la Milice - avec quelques erreurs toutefois : par ex., p. 215 et 315, le lieutenant Simon, qui appartenait à l'Armée secrète, n'a pas participé à l'affaire de Thônes...).

    DREYFUS, François-Georges, Histoire de la Résistance, 1940 - 1945, Paris, de Fallois, 1996 (au cours de quelques pages consacrées à l'affaire des Glières, on lit qu'une vague d'attentats criminels et irresponsables a provoqué les violentes réactions des forces de Vichy...).

    FRIANG, Brigitte, « Les Glières », Histoire secrète des maquis, Paris, Crémille, 1971 (vision fantaisiste qui met en scène un combat épique où, inexorablement, les soldats allemands émergent de toutes parts, par tous les sentiers, en masses compactes face à des maquisards qui ne se rendent jamais et leur causent des pertes dix fois supérieures aux leurs).

    GERMAIN, Michel, Histoire de la Résistance en Haute-Savoie - Le sang de la barbarie - Chronique de la Haute-Savoie au temps de l'occupation allemande, septembre 1943 - 26 mars 1944, tome 3, Les Marches (Savoie), La Fontaine de Siloé, 1992 (les témoignages des simples maquisards au jour le jour et une mine de renseignements). Roger Cerri est mentionné aux pages 75, 76, 184, 196, 261, 271 et au cours du dernier chapitre, notamment p. 313, 314, 317, 318, 319 et 320.

     - , Glières, mars 1944 - « Vivre libre ou mourir ! » - L'épopée héroïque et sublime, Les Marches (Savoie), La Fontaine de Siloé, 1994 (chronologie, témoignages, détails vécus et épopée !). Roger Cerri est mentionné aux pages 41, 46, 108, 169, 172, 174, 179, 180, 214, 345, 347 et se trouve en photo p. 289 (photo du haut, à droite avec main en visière), p. 300 (3e à partir de la droite, 1er porteur du 2e cercueil, celui du capitaine Anjot), p. 302 (1er à partir de la gauche).

    GMELINE (de), Patrick, Tom Morel, héros des Glières, Paris, Presses de la Cité, 2008 (beau portrait de celui qui fut un être de lumière et un entraîneur d'hommes selon l'expression du père André Ravier, son premier biographe. Peut-on reprocher à l'auteur d'avoir amplifié le combat décisif de Monthiévret ? P. 289 et 290 : « Chocolat » donne l'ordre [...] d'attaquer [...] cent cinquante soldats feldgrau [...] au début d'un après-midi qui va être très long. [...] Les Espagnols [...] soutiennent leurs camarades en tirant des grenades. [...] Les maquisards [...] comptent de plus en plus de blessés [...]. [...] des centaines d'hommes de la Wehrmacht [...] investissent peu à peu, à la faveur de l'obscurité, les pentes montant au plateau...  - Pour ce qui est du soutien des Espagnols en position sur l'autre versant à plus d'un kilomètre à vol d'oiseau, le tromblon V.B. lance-grenades avait une portée maximale de 180 mètres...).

    GRANGE, Daniel J., Du Môle au maquis des Glières : vie et mort d'un jeune résistant savoyard, Paul Lespine (1926 - 1944), Paris, L'Harmattan, 2007 (« A 18 ans, blessé grièvement au combat [à Monthiévret], traîné par les sentiers de montagne [jusqu'à l'infirmerie du plateau par ses camarades, ensuite jusqu'au Villaret par les soldats allemands], torturé [par les policiers de la Sipo-SD], puis exécuté [à Thônes le 30 mars 1944], Paul Lespine (1926 - 1944) est de ceux qui disent : Non. Mais ce non suffit à le ranger, comme le dit Malraux aux Glières en 1973, parmi les compagnons de Jeanne et d'Antigone »).

    GRENARD, Fabrice, Les maquisards - Combattre dans la France occupée, Paris, Vendémiaire, 2019 (une trentaine de pages pertinentes sur Glières, lesquelles, cependant, ne mentionnent pas que la France libre, par le truchement de son représentant sur place, a ordonné aux maquisards de livrer un combat exemplaire contre les Allemands. De plus, p. 568, « sur les forces allemandes en présence et l'organisation de l'attaque du plateau », l'auteur fait référence à l'essai du colonel Wyler - voir ci-dessous -  alors que celui-ci brosse un tableau inexact et présente de faux fac-similés des ordres d'opérations ! En outre, on relève quelques petites erreurs : en mars 1944, Klaus Barbie n'était pas encore capitaine ; il n'était que lieutenant (SS-Obersturmführer) et ne serait promu SS-Hauptsturmführer qu'en septembre 1944 ; il n'était pas non plus chef de la Sipo-SD (p. 310), mais seulement chef de la section IV du KDS de Lyon, commandé par le lieutenant-colonel, et non colonel, le SS-Obersturmbannführer Werner Knab, donc le troisième officier, par ordre d'importance, derrière le SS-Hauptsturmführer Fritz Hollert. Ces détails ont de l'importance pour établir les responsabilités dans les crimes de guerre et contre l'humanité).

    JOURDAN-JOUBERT, Louis (colonel), « Monthiévret, 26 mars 1944 - Un échec allemand ; une victoire méconnue des maquisards », Messages, 1999 (brève étude du combat de Monthiévret par l'un des deux officiers rescapés des Glières, supposant que les maquisards ont tenu en échec les Allemands qui auraient été ainsi conduits à minorer leurs effectifs engagés et leurs pertes).

    KEDWARD, Harry Roderick, In Search of the Maquis - Rural Resistance in Southern France, 1942 - 1944, Oxford, Clarendon Press, 1993 ; traduction française : A la recherche du maquis - La Résistance dans la France du Sud, 1942 - 1944, Paris, Editions du Cerf, 1999 (ouvrage centré sur les maquis du sud du Massif central qui, au terme d'une douzaine de pages sur Glières, reprend la thèse du manque de coordination entre Londres et le plateau, laquelle méconnaît le rôle joué par le représentant local de la France libre).

    LORMIER, Dominique, Les crimes nazis lors de la libération de la France, 1944 - 1945, Paris, Le cherche midi, 2014 (très bon chapitre qui montre, faits à l'appui, que, contrairement à ce que prétend Claude Barbier, la bataille des Glières a bien eu lieu en février - mars 1944 et eu une grande importance dans la guerre psychologique pour conquérir l'opinion française et le soutien des Alliés).

    MONTAGNON, Pierre, Les maquis de la Libération, 1942 - 1944, Paris, Pygmalion - Gérard Watelet, 2000 (excellent chapitre sur Glières, qui affirme sans ambiguïté que l'ordre de former un camp retranché et d'affronter les Allemands émanait de la France libre).

    MOUTHON, Pierre, Haute-Savoie, 1940 - 1945 - Résistance, Occupation, Collaboration, Epinal, Le Sapin d'Or, 1993 (de la part du correspondant départemental du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale rattaché aux services du Premier ministre, synthèse sur Glières en quarante pages très documentées et critique de la stratégie imposée par la France libre).

    MUSARD, François, Les Glières, Paris, Robert Laffont, 1965 (récit fantaisiste qui fait état d'une grande bataille imaginaire entre une poignée de maquisards héroïques et une marée de vingt mille (!) Allemands qui déferle inexorablement sans se soucier de ses propres pertes - p. 155 !).

    NOGUERES, Henri (en collaboration avec DEGLIAME-FOUCHE, Marcel), Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945 - « Formez vos bataillons ! » (octobre 1943 - mai 1944), tome 4, Paris, Robert Laffont, 1976 (en conclusion, le fameux chroniqueur de la Résistance reproche aussi bien aux responsables locaux qu'à ceux de Londres et d'Alger d'avoir ignoré les règles essentielles de la guérilla).

    ROMANS-PETIT, Henri (colonel), Les obstinés, Lille, Janicot, 1945 (organisateur de l'Armée secrète dans l'Ain, Romans-Petit - Compagnon de la Libération, commandeur de la Légion d'honneur, D.S.O. - fut le chef de l'A.S. en Haute-Savoie de fin novembre 1943 à début février 1944).

    RICKARD, Charles (préfet), La Savoie dans la Résistance - Haute-Savoie - Savoie, Ouest-France, 1986 (quelques chapitres sur Glières, qui donnent une bonne idée des événements avec beaucoup de citations et de photographies pertinentes).

    TRUFFY, Jean (abbé), Mémoires du curé du maquis des Glières, Abry, 1949, Atra, 1979 (à lire pour les télégrammes de la Gestapo en annexe et son témoignage qui lui a valu d'être condamné pour diffamation et de voir son livre expurgé par la censure en 1982 !).

    VIAL, Pierre, Le sang des Glières, Paris, Presses de la Cité, 1993 (bon compte rendu, souvent sous forme de dialogues inventés plus vivants, qui souligne le rôle décisif de Rosenthal-Cantinier et du B.C.R.A., mais reprend les chiffres exagérés du colonel Wyler et les récits outrés de certains maquisards à Monthiévret).

    VISTEL, Alban, La nuit sans ombre - Histoire des Mouvements unis de résistance, leur rôle dans la libération du Sud-Est, Paris, Fayard, 1970 (importantes remarques sur Glières par le chef régional des Mouvements unis de résistance).

    WYLER, Christian (colonel), « La longue marche de la 157e division », Revue militaire suisse, n° 130, 1985 (article qui prétend retracer le périple de la division allemande).

     - , La longue marche de la division 157 - Contre les maquis et les partisans, 1942 - 1945, Paris, Grancher, 2004 (essai souvent inexact (*), voire imaginaire, plein d'erreurs fondamentales, notamment sur le nom de code allemand : Bergen au lieu de Bettina *B pour le Vercors, Korporal 
    *A au lieu de Hoch-Savoyen pour les Glières, ce qui prouve que, par exemple, le « fac-similé » - en fait, une « traduction » sans référence à un original -, p. 175, de l'ordre d'attaque (des Glières), intitulé Caporal et daté du 23 mars 1944, a été forgé de toutes pièces !!! De plus, l'auteur déclare, p. 193, que les Glières ont été la seule et véritable opération offensive de la division 157. alors que cette dernière a engagé au moins deux fois plus d'hommes (six bataillons) contre le Vercors ! Il imagine ensuite une grande bataille le 26 mars 1944 où, d'après lui, les têtes des trois bataillons allemands ont pénétré profondément dans le dispositif du maquis tandis que la Milice française progressait sur Champ-Laitier !).

    (*) Entre autres, aux Glières, au lieu des unités de la 157e division de réserve, il place celles de la 157e division de montagne créée en octobre 1944 (voir la comparaison de la 157. Réserve-Division avec la 157. Gebirgs-Division), dont il exagère les effectifs...

    *A Voir, aux Archives nationales AJ 40/983, le rapport sur l'opération Korporal contre les maquis de l'Ain du 5 au 13 février 1944 : Bericht über die Tätigkeit der eingesetzten Wehrmachtteile bei der Aktion 'Korporal' gegen Terroristen vom 5.-13.2.1944, dr. 6. Abschnitts-Kommandeur, Br. B. Nr. 288/44 geh. v. 17.2.1944. Voir aussi l'ordre du 3 février 1944 du commandant en chef à l'Ouest, cité par Ludwig Nestler in Die faschistische Okkupationspolitik in Frankreich (1940 - 1944) (1990) et par Ahlrich Meyer in Die deutsche Besatzung in Frankreich 1940 - 1944 - Widerstandsbekämpfung und Judenverfolgung (2000).

    *B Voir, aux Bundesarchiv-Militärarchiv RW 35/47, l'ordre du 8 juillet 1944 du général Niehoff, Kommandant des Heeresgebietes Südfrankreich (région militaire du sud de la France), sur l'opération Bettina contre le maquis du Vercors.


    La 157. Reserve-Division de la Wehrmacht en mars 1944

    Le combat décisif de Monthiévret le 26 mars 1944.

    La bataille des Glières (page principale).

    Topoguide du plateau.

    Chrono-typologie des écrits sur les Glières de 1945 à 2012. (Dans une conférence donnée le 24 octobre 2012, Gil Emprin, professeur agrégé d'histoire et responsable du service éducatif du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère, reconnaît, entre autres, ma modeste contribution à l’histoire des Glières (qui concerne aussi les effectifs allemands réellement engagés, voir ci-dessous) : « Alain Cerri, à travers [son] site internet, tout en évoquant la mémoire de [son père], [a] révisé la nature et la chronologie des événements, notamment de Monthiévret, pour en venir au fait que l'attaque allemande du 26 mars était, en fait, une reconnaissance poussée, préparatoire à une attaque massive. Cette attaque n'a pas eu lieu, l'ordre de dispersion ayant été donné sagement pendant la nuit par le capitaine Anjot. Cette vision des choses a été admise, intégrée par l'Association [des Glières] et sa plume, Jacques Golliet, comme en témoigne le site de l'Association. »)


    Bibliographie ci-dessus par ordre chronologique


    1945 ROMANS-PETIT, Henri, Les obstinés
    1946 GOLLIET, Pierre, HELFGOTT, Julien et JOURDAN, Louis, Glières, Haute-Savoie - Première bataille de la Résistance, 31 janvier - 26 mars 1944
    1949 TRUFFY, Jean, Mémoires du curé du maquis des Glières
    1965 MUSARD, François, Les Glières
    1967 BIRD, Michael J., Le bataillon des Glières
    1969 DELPERRIE DE BAYAC, Jacques, Histoire de la Milice, 1918 - 1945
    1970 VISTEL, Alban, La nuit sans ombre - Histoire des Mouvements unis de résistance, leur rôle dans la libération du Sud-Est
    1971 FRIANG, Brigitte, « Les Glières », Histoire secrète des maquis
    1975 CREMIEUX-BRILHAC, Jean-Louis, « La bataille des Glières et la guerre psychologique », Revue d'histoire de la Seconde Guerre mondiale
    1976 NOGUERES, Henri (avec DEGLIAME-FOUCHE, Marcel), Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945 - « Formez vos bataillons ! » (octobre 1943 - mai 1944)
    1984 Amis du val de Thônes, La vallée de Thônes et Glières pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939 - 45)
    1985 AMOUROUX, Henri, La grande histoire des Français sous l'Occupation - Un printemps de mort et d'espoir
    1985 WYLER, Christian, « La longue marche de la 157e division », Revue militaire suisse
    1986 RICKARD, Charles, La Savoie dans la Résistance - Haute-Savoie - Savoie
    1992 DALOTEL, Alain, Le maquis des Glières
    1992 GERMAIN, Michel, Histoire de la Résistance en Haute-Savoie - Le sang de la barbarie - Chronique de la Haute-Savoie au temps de l'occupation allemande, septembre 1943 - 26 mars 1944
    1993 KEDWARD, Harry Roderick, In Search of the Maquis - Rural Resistance in Southern France, 1942 - 1944
    1993 MOUTHON, Pierre, Haute-Savoie, 1940 - 1945 - Résistance, Occupation, Collaboration
    1993 VIAL, Pierre, Le sang des Glières
    1994 GERMAIN, Michel, Glières, mars 1944 - « Vivre libre ou mourir ! » - L'épopée héroïque et sublime
    1995 CREMIEUX-BRILHAC, Jean-Louis, « Les Glières », Vingtième Siècle
    1996  - , La France libre - De l'appel du 18 juin à la Libération
    1996 DREYFUS, François-Georges, Histoire de la Résistance, 1940 - 1945
    1998 ANTOINE, Claude, Le bataillon des Glières
    1999 JOURDAN-JOUBERT, Louis, « Monthiévret, 26 mars 1944 - Un échec allemand ; une victoire méconnue des maquisards », Messages
    2000 MONTAGNON, Pierre, Les maquis de la Libération, 1942 - 1944
    2004 BARDE, Yves, Glières 1944 - Histoire des combats de février et mars 1944
    2004 WYLER, Christian, La longue marche de la division 157 - Contre les maquis et les partisans, 1942 - 1945
    2007 GRANGE, Daniel J., Du Môle au maquis des Glières : vie et mort d'un jeune résistant savoyard, Paul Lespine (1926 - 1944)
    2008 GMELINE (de), Patrick, Tom Morel, héros des Glières
    2009 ANTOINE, Claude, Capitaine Maurice Anjot, le chef méconnu des Glières
    2011 AMOUDRUZ, Robert et CARRIER, Jean-Claude, Dimanche fatal aux Glières, 26 mars 1944
    2014 BARBIER, Claude, Le maquis de Glières - Mythe et réalité
    2014 LORMIER, Dominique, Les crimes nazis lors de la libération de la France, 1944 - 1945
    2019 GRENARD, Fabrice, Les maquisards - Combattre dans la France occupée



    Biographie succincte de Théodose Morel et de Maurice Anjot


    lieutenant Théodose Morel dit Tom capitaine Maurice Anjot dit Bayart
    naissance 1er août 1915 à Lyon 21 juillet 1904 à Bizerte (Tunisie)
    entrée à Saint-Cyr 1935 1923
    sous-lieutenant 1937 au 27e B.C.A. d'Annecy 1925 au 7e B.C.M. de Sarrebourg
    lieutenant 1939 (chef de la section d'éclaireurs-skieurs) 1927 (commandant de compagnie au Maroc)
    instructeur à Saint-Cyr 1941 - 1942 1929 - 1935, 1942
    capitaine décédé au grade de lieutenant 1935, ministère de la guerre (1938), état-major divisionnaire (1939)
    campagne de 1940 conduite héroïque sur le front des Alpes conduite héroïque sur le front de l'Aisne
    armée d'armistice instructeur à Saint-Cyr (Aix-en-Provence) adjoint de Vallette d'Osia au 27e B.C.A., instructeur à Saint-Cyr (Aix-en-Provence)
    Résistance organisation de l'A.S. de Haute-Savoie, chef des maquis organisation de l'A.S. de Haute-Savoie, adjoint au chef départemental
    commandement des Glières du 31 janvier au 10 mars 1944 du 18 au 27 mars 1944
    décès tué par le commandant des GMR le 10 mars 1944 à Entremont (tombe 68 à la nécropole nationale de Morette) tué par les Allemands le 27 mars 1944 à Nâves (tombe 67 à la nécropole nationale de Morette)



    Effectifs des Allemands et de leurs auxiliaires français aux Glières


    Effectifs allemands en bref

    Allemands engagés dans l'opération « Haute-Savoie »

    environ 4500 hommes

    Fantassins sur place

    environ 2500 hommes (avec commandement et transmissions)

    Artilleurs sur place

    environ 500 hommes

    Policiers et soldats affectés à la sécurité dans le département

    environ 1000 hommes

    Moyens logistiques immédiats

    environ 500 hommes

    Un renseignement très précis est souvent très faux, enseignait le grand historien Charles Seignobos. Le colonel suisse Christian Wyler (voir son livre dans la bibliographie ci-dessus, p. 18) ajoute qu'il est toujours difficile, même dans les guerres modernes, de connaître le nombre exact d'hommes sur le front. Pourtant, il est le seul auteur à avancer des chiffres extrêmement précis (à l'unité près ! par ex., p. 174) sans toutefois mentionner, pour la période concernée (mars 1944), de sources primaires allemandes vérifiables (lesquelles semblent, d'ailleurs, introuvables)...

    Après recoupement des informations disponibles, il apparaît que le commandement allemand, parce qu'il estimait que les maquisards étaient plus de mille avec des armes lourdes, engagea, dans l'opération Hoch-Savoyen (« Haute-Savoie ») contre les Glières, un peu plus de quatre mille soldats et policiers (Allemands, Polonais, Tchèques, Yougoslaves, etc.), auxquels furent adjoints quelque deux mille auxiliaires français.

    Principalement, il mit en oeuvre un groupement tactique de la 157e division de réserve (voir précisions) constitué de trois bataillons de chasseurs de montagne (Btl. I./98, II./98, 99 et une compagnie du Btl. 100 du Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1) accompagnés d'artillerie (du Reserve-Gebirgs-Artillerie-Abteilung 79 et aussi du Res.Art.Abt. 7). Chaque bataillon comprenait environ six cents hommes (si l'on retranche la garde des cols frontaliers et des casernements) *1, une douzaine de mitrailleuses lourdes, une demi-douzaine de mortiers de 80 mm et deux canons d'infanterie de montagne de 75 mm. Quant à l'artillerie, elle consistait en dix ou douze canons de montagne de 75 mm, deux obusiers de campagne de 150 mm, quelques canons antiaériens quadruples de 20 mm (2 cm Flakvierling 38) montés sur half-tracks (SdKfz 7/1) en protection contre la Royal Air Force. En outre, l'ensemble était appuyé par plusieurs avions de combat (trois bombardiers Heinkel 111 au début, puis quatre chasseurs-bombardiers Focke Wulf 190).

    Voir la Wehrmacht aux Glières (l'essentiel en bref : unités, effectifs, opérations, composition et armement d'une section de combat, pertes)

    Le commandement allemand eut également recours à un groupe d'auxiliaires français formé de quatre centaines de francs-gardes permanents de la Milice (avec une section de mortiers et une de mitrailleuses, renforcée par une section de mitrailleuses de la Garde mobile), deux sections des G.M.R. *2 et surtout par une compagnie de grenadiers à deux sections (avec mitrailleuses et mortiers) de la Wehrmacht (3./Btl. 179 du Reserve-Grenadier-Regiment 157). Au total, en première ligne : environ trois mille fantassins (dont environ deux mille cinq cents Allemands, y compris les unités de commandement et de transmissions).

    En seconde ligne, le commandement allemand chargea un bataillon de police (le I./SS-Polizei-Regiment 19 *3, tout juste arrivé de Slovénie), la compagnie antichar du Res.Geb.Jäg.Rgt. 1 et un groupe antiaérien motorisé sans emploi de la réserve générale de l'armée (le Heeres-Flak-Abteilung 958 (mot.) avec deux compagnies sur trois), soit environ un millier d'hommes, d'assurer la sécurité dans le département. Quant aux cinq cents policiers restants des trois G.M.R. Aquitaine, Bretagne et Forez engagés *4, aux autres miliciens (sans doute quelque trois cents francs-gardes bénévoles) et gardes mobiles français, ils furent disposés sur les arrières du groupe d'auxiliaires ou autour du plateau comme forces de police d'appoint.

    *1 Certes, l’effectif théorique d’un bataillon de chasseurs de montagne, en 1940, était exactement de 877 hommes, mais, surtout en 1944, les unités de première ligne se trouvant déjà rarement au complet, celles de seconde ligne, qui plus est d’instruction et d’occupation, atteignaient d’autant moins ce nombre idéal. En l’occurrence, avec quatre bataillons, le Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1 n’avait même pas la dotation d’un régiment de montagne à trois bataillons en armes lourdes et avait une dotation à peine équivalente en armes collectives légères (voir le tableau ci-dessous).

    Armement Gebirgsjäger-Regiment (3 bataillons) Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1 (4 bataillons)
    Fusils-mitrailleurs 130 (pour tout le régiment) 133 (pour tout le régiment)
    Mitrailleuses 36 48 (en principe)
    Mortiers moyens et lourds 18 de 80 mm et 12 de 120 mm 21 de 80 mm
    Canons d'infanterie de montagne 6 de 75 mm 8 de 75 mm (en principe)
    Obusiers d'infanterie de montagne 2 de 150 mm aucun

    *2 Alors que les miliciens étaient organisés en mains (cinq hommes), dizaines, trentaines, centaines et cohortes (trois centaines), les G.M.R. (Groupes mobiles de réserve de la police de Vichy), dirigés par des commandants de police, étaient divisés en quatre sections commandées par des officiers de paix et subdivisées en quatre brigades commandées par des brigadiers, soit, en théorie, deux cent vingt policiers au maximum par G.M.R., mais, en fait, souvent d'un effectif plus faible. Il ne faut pas confondre G.M.R. et Garde mobile. Celle-ci, aujourd'hui dénommée Gendarmerie mobile, était une formation militaire incorporée dans l'armée d'armistice jusqu'à sa subordination au secrétariat général pour la Police en juin 1942. Ses effectifs ayant été réduits avec ceux de l'armée par la convention d'armistice, la loi du 23 avril 1941, pour faire face aux tâches du maintien de l'ordre, créa les G.M.R. qui, par un décret du 7 juillet 1941, furent rattachés au service régional de la Sécurité publique et dépendirent de l’intendant de police (institué par la loi du 19 avril 1941) sous l'autorité du préfet régional. Ces unités de police, ancêtres des C.R.S., furent constituées en « zone libre » dès l'automne 1941 et déployées dans toute la France occupée fin 1942. La loi du 17 avril 1943 établit, à l’échelon central, une direction des Groupes mobiles de réserve, et, à l’échelon régional, des commandements régionaux des Groupes mobiles de réserve. Cette force civile paramilitaire fut engagée, à partir de l'automne 1943, dans les opérations de répression de la Résistance où elle se montra souvent beaucoup plus zélée que la Garde mobile.

    *3 Rien à voir avec les Waffen-SS ! VOIR SS-POLIZEI et WAFFEN-SS

    *4 Soixante-dix GMR étaient prisonniers des maquisards.


    N.B. Outre les forces susmentionnées, il y avait en Haute-Savoie à cette époque plus de trois mille Allemands :

  • plus de deux mille soldats hospitalisés venus de tous les fronts (blessés et malades, des poumons notamment, dont sept cents à Annecy, huit cents à Evian, quatre cents à Thonon...) ;

  • une trentaine de Feldgendarmen à la disposition d'un état-major de liaison auprès de la préfecture de la Haute-Savoie (Verbindungsstab, V.S. 988) dépendant de la région militaire du sud de la France (Heeresgebiet Südfrankreich, H.G.S.F.) ;

  • une quarantaine d'agents en civil de la police de sécurité (Sicherheitspolizei ou Sipo) dans le cadre d'un commissariat de police frontalier (Grenzpolizeikommissariat ou Greko) installé à Annecy ;

  • quelque quatre cent cinquante agents en uniforme de la police d'ordre (Ordnungspolizei ou Orpo), soit quatre compagnies (deux à Annecy, une à Annemasse, une à Cluses) d'une centaine d'hommes du I./SS-Polizei-Regiment 19 qui a relevé, en février - mars, le III./SS-Polizei-Regiment 28 Todt (VOIR SS-POLIZEI et WAFFEN-SS) ;

  • environ quatre cents agents du service des douanes (Zollgrenzdienst) et de la garde-frontière (Zollgrenzschütz) répartis le long de la frontière suisse.

    Soit un millier de combattants potentiels...


    Quant aux forces de l'ordre françaises, elles se répartissaient ainsi :

  • plus de deux mille gendarmes :

    - Gendarmerie départementale (brigades territoriales, pelotons motorisés et de renfort) : environ onze cents ;

    - Garde mobile : environ neuf cent cinquante (huit escadrons d'environ cent vingt hommes selon un document allemand de février 1944, soit un groupement à deux sous-groupements équivalant à un régiment à deux groupes) ;

  • plus de mille policiers :

    - Police de sûreté : environ quarante-cinq ;

    - Renseignements généraux : environ cinquante + trente-cinq canadiennes du S.R.M.A.N. (Service de répression des menées antinationales, voir au bas de la page) ;

    - Sécurité publique : environ cent vingt ;

    - Groupes mobiles de réserve : environ sept cent cinquante (quatre groupes de cent quatre-vingts à deux cents hommes) ;

  • environ huit cents miliciens :

    - Franc-Garde permanente : environ cinq cents (cohorte renforcée des Glières et trentaine, puis centaine d'Annecy) ;

    - Franc-Garde bénévole : environ trois cents.

    Soit environ trois mille huit cents agents.

    À Annecy, début 1944, l'intendant de police Georges Lelong (P.C. à la villa Mary, avenue du Parmelan) prit la direction de toutes les forces de l'ordre vichystes en Haute-Savoie (Groupement du maintien de l’ordre) : gendarmerie départementale (rue de la Préfecture, à côté de la maison d'arrêt), garde mobile et groupe mobile de réserve (au quartier Dessaix, avenue de la Plaine), Police de sûreté et Renseignements généraux avec le Service de répression des menées antinationales (à l'Intendance, à côté du quartier de Galbert, avenue de Genève), Sécurité publique et Franc-Garde permanente de la Milice française (P.C. et trentaine d’Annecy à la Commanderie, aux Marquisats, et cohorte renforcée, au Casino-théâtre, sur le Pâquier).

    Quant aux forces allemandes présentes à Annecy, début 1944 (outre environ sept cents soldats hospitalisés dans les lycées de garçons et de filles, et le collège technique), elles comprenaient l’état-major de liaison auprès de la préfecture de la Haute-Savoie (à l'hôtel Splendid, quai Eustache-Chappuis) avec une section de la Feldgendarmerie (à l'hôtel du Lac), le Reserve-Gebirgsjäger-Bataillon I./98, dont la 2e compagnie de combat ne rejoignit qu’à la mi-février (au quartier de Galbert, avenue de Genève), le commissariat de police frontalier de la Sipo-SD (à la villa Schmidt, avenue d'Albigny), la 12e compagnie du III./SS-Polizei-Regiment 28 Todt (à l'école Saint-François, rue de la Gare) avec l’état-major du 3e bataillon et une section administrative (à l'hôtel du Mont-Blanc, rue Vaugelas).



    Principales caractéristiques des armes légères à tir tendu des maquisards français et des soldats allemands


    PISTOLETS-MITRAILLEURS STEN Mark II (Grande-Bretagne) MP 40 (Allemagne)
    année de mise en service 1941 1940 (1938)
    poids non chargé 2,95 kg 3,97 kg
    longueur totale 762 mm 832 mm
    longueur du canon 196 mm 250 mm
    calibre 9 x 19 mm Parabellum 9 x 19 mm Parabellum
    vitesse initiale env. 365 m/s env. 365 m/s
    portée pratique env. 100 m env. 100 m
    cadence de tir max. 550 cps/mn max. 500 cps/mn
    alimentation chargeur 32 coups chargeur 32 coups

    FUSILS A REPETITION Lee-Enfield N°4 Mark I (G.-B.) Gew 33/40 (All.) Mauser Kar 98 k (All.)
    année de mise en service 1941 (1895) 1940 (1933) 1935 (1898)
    poids non chargé 4,18 kg 3,58 kg 3,90 kg
    longueur totale 1128 mm 993 mm 1108 mm
    longueur du canon 640 mm 490 mm 600 mm
    calibre 303 (7,7 x 56 mm) 7,92 x 57 mm 7,92 x 57 mm
    vitesse initiale env. 745 m/s env. 715 m/s env. 745 m/s
    portée pratique env. 500 m env. 400 m env. 500 m
    cadence de tir 10 à 15 cps/mn 8 à 12 cps/mn 8 à 12 cps/mn
    alimentation 2 chargeurs 5 coups chargeur 5 coups chargeur 5 coups

    FUSILS-MITRAILLEURS BREN Mark II (G.-B.) leMG 34 (All.) leMG 42 (All.)
    année de mise en service 1941 (1938) 1934 1942
    poids non chargé env. 10 kg env. 12 kg env. 11,5 kg
    longueur totale 1150 mm 1220 mm 1220 mm
    longueur du canon 635 mm 627 mm 533 mm
    calibre 303 (7,7 x 56 mm) 7,92 x 57 mm 7,92 x 57 mm
    vitesse initiale env. 745 m/s env. 760 m/s env. 760 m/s
    portée pratique env. 600 m env. 600 m env. 600 m
    cadence de tir max. 500 cps/mn max. 900 cps/mn max. 1200 cps/mn
    alimentation chargeur 30 coups bande 50 coups bande 50 coups

    MITRAILLEUSES Hotchkiss 1914 (France) sMG 34 (All.) sMG 42 (All.)
    année de mise en service 1914 1934 1942
    poids env. 25 kg (50 kg sur affût trépied) env. 12 kg (32 kg sur affût trépied) env. 11,5 kg (32 kg sur affût trépied)
    longueur totale 1310 mm 1220 mm 1220 mm
    longueur du canon 787 mm 627 mm 533 mm
    calibre 8 x 50 mm 7,92 x 57 mm 7,92 x 57 mm
    vitesse initiale env. 720 m/s env. 760 m/s env. 760 m/s
    portée pratique hausse à 2400 m env. 2000 m (3500 m avec viseur télescopique) env. 2000 m (3500 m avec viseur télescopique)
    portée maximale env. 4500 m env. 4700 m env. 4700 m
    cadence de tir max. 500 cps/mn max. 900 cps/mn max. 1200 cps/mn
    alimentation bande rigide 24 coups ou souple 250 cps bande souple 50 coups ou tambour 75 cps bandes souples 50 ou 250 coups



    Principales caractéristiques des mortiers et canons d'infanterie de montagne allemands employés aux Glières


    nature de la pièce mortier léger de section mortier moyen de compagnie canon d'infanterie de montagne de bataillon
    calibre, modèle et année 5 cm leichter Granatwerfer 1936 (5cm leGrW 36) 8 cm Granatwerfer 1934 (8cm GrW 34) 7.5 cm leichtes Gebirgs-Infanteriegeschütz 1918 (7.5cm leGebIG 18)
    poids en position de combat 14 kg 60 kg 410 kg
    poids de l'obus 0,9 kg 3,5 kg 5,45 kg
    vitesse initiale env. 75 m/s env. 175 m/s env. 220 m/s
    portée maximum env. 500 m env. 2500 m env. 3500 m
    cadence de tir 20 cps/mn 20 cps/mn 10 cps/mn



    Principales caractéristiques des obusiers de campagne et canons de montagne allemands employés aux Glières


    nature de la pièce obusier lourd de campagne canon de montagne canon de montagne
    calibre, modèle et année 15 cm schwere Feldhaubitze 1918 (15cm sFH 18) 7.5 cm Gebirgs-Geschütz 1936 (7.5cm GebG 36) 7.5 cm Gebirgs-Kanone 1915 Skoda (7.5cm GebK 15 Skoda)
    poids en position de combat 5512 kg 750 kg 613 kg
    poids de l'obus 43,5 kg 5,75 kg 6,35 kg
    vitesse initiale env. 520 m/s env. 475 m/s env. 350 m/s
    portée maximum env. 13500 m env. 9500 m env. 8500 m
    cadence de tir 4 cps/mn 8 cps/mn 6 cps/mn
    servants 7 5 6



    Principales caractéristiques des avions allemands et anglais engagés aux Glières


    nature de l'appareil bombardier bimoteur chasseur-bombardier monomoteur avion d'observation monomoteur (décollage/atterrissage courts) bombardier quadrimoteur
    modèle (pays) Heinkel He 111 H (Allemagne) Focke-Wulf Fw 190 A (Allemagne) Fieseler Storch Fi 156 (Allemagne) Short Stirling (Grande-Bretagne)
    année de mise en service 1936 1939 1937 1941
    poids à vide/max. 7720/13500 kg 3470/4900 kg 930/1320 kg 21275/31750 kg
    longueur/envergure/hauteur 16,40 x 22,60 x 4 m 9 x 10,50 x 3,95 m 9,90 x 14,25 x 3,05 m 26,60 x 30,20 x 6,90 m
    puissance 2700 CV 1700 CV 240 CV 6000 CV
    vitesse/plafond 435 km/h à 8500 m 670 km/h à 11300 m 175 km/h 455 km/h à 3800 m
    rayon d'action 2000 km 850 km 385 km 3750 km
    armement 1 canon de 20 mm, 5 mitrailleuses de 7,92 mm, 2000 kg de bombes 4 canons de 20 mm, 2 mitrailleuses de 13 mm, 8 bombes de 50 kg 1 mitrailleuse de 7,92 mm (et un appareil photo) 8 mitrailleuses de 7,7 mm et 6350 kg de bombes (ou 15 conteneurs d'armes)



    Témoignage du navigateur aérien britannique Anthony Tompson sur les parachutages aux maquis (Glières)

    (obligeamment fourni par son fils Alasdair Tompson et traduit par Alain Cerri)

    Dans son témoignage, Anthony Tompson rappelle d’abord qu’afin d’effectuer les parachutages d’armes et de munitions destinés aux maquis français, le SOE britannique (Special Operations Executive, Service des opérations spéciales) employait des bombardiers quadrimoteurs Short Stirling (voir ci-dessus), lesquels, ne pouvant voler assez haut pour éviter les tirs antiaériens, avaient été retirés des forces de bombardement en 1943, mais, en raison de leur grande manoeuvrabilité, restaient très utiles dans les largages nocturnes à basse altitude.

    Extrait du témoignage :

    Nous survolions la France occupée de nuit à basse altitude (ce afin de minimiser la détection par l'ennemi) en vue de trouver un terrain, champ en campagne, clairière en forêt ou plateau en montagne, choisi par les maquis, où nous leur parachutions des conteneurs d'armes et de munitions. La seule méthode de navigation possible dans ces conditions consistait à lire des cartes, de sorte que ces vols étaient entrepris les nuits de pleine lune quand le sol demeurait visible. Notre entraînement à basse altitude, d'abord de jour, puis de nuit, avait démontré qu'il s’agissait d'une opération extrêmement délicate et dangereuse, requérant une planification minutieuse et une concentration soutenue pour éviter les obstacles tels que les sommets, les collines, les pylônes électriques et les hautes cheminées d’usine, car nous volions vraiment très bas !

    Chaque équipage s'était vu confier un groupe particulier du Maquis, se familiarisant ainsi avec l'itinéraire et avec la zone de largage. Toutes les informations concernant ces deux éléments étaient tenues secrètes et non consignées en cas d'accident et d'examen de l'épave par l’ennemi. Les cartes et les graphiques comportant des marques significatives devaient être détruits au plus tôt. L’équipage ne connaissait pas même le nom du maquis ; il communiquait avec lui uniquement par un code. Sur notre carnet de vol, n’étaient notés que le numéro de l’appareil, la date, le temps de vol et l’expression « opération spéciale » sans autre précision.

    Dans ce contexte, mon équipage est intervenu au pied des Alpes, en Haute-Savoie, sur la rive sud du lac Léman et sur le plateau des Glières, où nous avons participé au grand parachutage du 10 mars 1944.

    Nos largages étaient programmés en réponse à des demandes envoyées par radio au SOE et transmises à l'escadron. Chacune mentionnait la référence cartographique précise de l’aire de parachutage avec des points de repère facilement identifiables [par exemple, la ville éclairée de Genève et le lac d’Annecy encadrant le plateau des Glières].

    Une fois que nous étions sûrs d'avoir atteint notre destination, nous tournions autour du site en faisant clignoter un signal d'identification prédéfini sur les feux de navigation de l'avion. Pendant notre circuit, les maquisards répondaient par un signal correspondant au moyen d’une lampe torche et allumaient une ligne de fusées éclairantes ou de feux de bois afin de nous indiquer la direction à prendre. Nous plaçant face au vent, les hélices au ralenti [in fine pitch], les roues baissées et les volets sortis pour ralentir l'appareil et permettre un meilleur contrôle, nous longions la ligne éclairée en utilisant le viseur de bombardement, ne libérant les conteneurs que lorsque la distance désirée apparaissait sur le marqueur. Une fois la charge délivrée, nous rentrions roues et volets, et, après avoir échangé un message de salutation (V pour Victoire), nous rebroussions chemin.

    Cependant, à ce moment, l’ennemi devait être alerté parce que le gros Stirling et le bruit de ses quatre moteurs ne passaient pas inaperçus : un repli rapide était donc nécessaire, autant pour protéger les personnes au sol en évacuant le secteur le plus rapidement possible que pour assurer notre propre sécurité. Je me souviens du sentiment d’euphorie, mais aussi de soulagement ressenti à la fin de chaque opération réussie. En guise de récompense, nous avalions alors une poignée de raisins secs et une barre chocolatée !

    Nous revenions, toujours à basse altitude, par un itinéraire différent de l’aller. Craignant à chaque instant de faire face à la DCA et à la chasse ennemies, nous redoublions de vigilance, car certains de nos avions ont été abattus ou, endommagés, se sont écrasés dans la Manche et, une fois, sur l’aérodrome de la base ! Même si rien de fâcheux n’arrivait, c’étaient des opérations épuisantes à cause de la tension nerveuse… Voir aussi le déroulement des opérations du côté des maquisards.



    Grades dans l'armée de terre (Heer) de la Wehrmacht


    Soldat de 1ère classe (pas un grade, mais une distinction)

    Oberschütze

    Caporal (1er grade des gradés de troupe)

    Gefreiter

    Caporal-chef

    Obergefreiter

    (Caporal-major)

    Stabsgefreiter

    Sergent (1er grade des sous-officiers subalternes)

    Unteroffizier

    Sergent-chef

    Unterfeldwebel

    Adjudant (1er grade des sous-officiers supérieurs)

    Feldwebel

    Adjudant-chef

    Oberfeldwebel

    (Adjudant-major)

    Stabsfeldwebel

    Sous-lieutenant (1er grade des officiers subalternes)

    Leutnant

    Lieutenant

    Oberleutnant

    Capitaine

    Hauptmann

    Commandant/chef de bataillon (1er grade des officiers supérieurs)

    Major

    Lieutenant-colonel

    Oberstleutnant

    Colonel

    Oberst

    Général de brigade (1er grade des officiers généraux)

    Generalmajor

    Général de division

    Generalleutnant

    Général de corps d'armée

    General

    Général d'armée

    Generaloberst

    Maréchal (pas un grade, mais une dignité)

    Generalfeldmarschall



    Les miliciens aux Glières


    Aux Glières, les francs-gardes de la Milice étaient sous le commandement de Jean de Vaugelas avec Emile Raybaud, chef d’état-major (P.C. Thorens). Comme susmentionné, pour compléter l’encerclement du plateau des Glières sur le versant nord-ouest, l’on avait rassemblé environ sept cents francs-gardes : au moins quatre cents permanents et quelque trois cents bénévoles.

    Ceux-ci (en tout cas, les francs-gardes permanents en première ligne) étaient bien équipés d'armes légères : pistolets-mitrailleurs anglais Sten, provenant de parachutages britanniques tombés entre leurs mains, fusils français MAS 36, fusils-mitrailleurs français MAC 24/29 (voir caractéristiques sur la page de la bataille du mont Froid). De plus, les miliciens avaient été autorisés par les Allemands à former, pour la première fois, une section de mitrailleuses et une de mortiers.

    Les forces de la Franc-Garde étaient apparemment réparties en deux unités (voir carte de la bataille) : la 1ère unité, commandée par Raoul Dagostini (P.C. Sales et P.C. avancé à Usillon), et la 2e unité, commandée par Jacques Dugé de Bernonville (P.C. Thorens).

    La 1ère unité regroupait environ trois cents hommes : deux centaines de francs-gardes (composées chacune d'une dizaine de commandement et de trois trentaines), renforcées par deux sections des G.M.R. (soit quatre-vingt-dix hommes), cantonnées dans la vallée d’Usillon, de Sales à la Verrerie.

    La 2e unité regroupait également environ trois cents hommes : deux centaines de francs-gardes, soit six trentaines cantonnées à Aviernoz, aux Noyers, à la Luaz, aux Cheneviers, à Mont-Piton et à Orange, avec l’appui lourd : la section de mortiers et celle de mitrailleuses de la Franc-Garde, renforcée par une section de mitrailleuses de la Garde mobile (chacune d'une trentaine d'hommes).

    Après la guerre, deux des principaux responsables de la répression du maquis des Glières, Jean de Vaugelas et Jacques Dugé de Bernonville, trouvèrent refuge, le premier, en Amérique du Sud, le second, au Québec ; à ce sujet, voir la lettre du colonel Romans-Petit. Quant à Raoul Dagostini, il fut arrêté à Lyon lors de la Libération et fusillé dans cette ville le 11 septembre 1944.


    (Extrait d'une lettre d'un milicien, interceptée par la Résistance, cité in Histoire de la Milice, p. 340 et in Glières, première bataille de la Résistance, p. 145.)


    On tombe sur une patrouille allemande qui se met en batterie sur nous. Aussitôt, j'ai crié : « Französische Miliz ! » Ils ont compris. Je me suis expliqué avec leur sous-officier qui s'est mis à ma disposition pour attaquer en ligne de bataille ; je l'ai guidé et, sur mes renseignements, nous avons fouillé la campagne. Après avoir patrouillé, je lui ai dit que le type était sans doute caché dans les bois ; il m'a remercié et nous sommes partis chacun de notre côté. On est très estimé des Allemands et, quand ils nous voient, ils viennent tous nous serrer la main.

    Dans la nuit d'avant-hier, nous avons pris trois types. J'étais couché et on m'a fait lever à ce moment. On est parti à trois dans la nature et, à un croisement de chemins, on les a fait passer devant ; on a armé nos mitraillettes et, sans rien leur dire, on leur a lâché des rafales dans le dos. Ils sont tombés sans faire « ouf ». Ensuite, j'ai pris mon parabellum et je leur ai tiré une balle à chacun dans la tempe. J'étais content comme tout et c'est une petite vengeance bien minime à côté de ce qu'on leur doit.


    Miliciens aux Glières.


    Si certains miliciens, comme le chef Di Constanzo et son chauffeur, torturèrent et battirent à mort des prisonniers des Glières, les raffinements de cruauté dans la torture étaient surtout le fait du S.R.M.A.N. (Service de répression des menées antinationales) constitué d'activistes des partis collaborationnistes assistés par quelques policiers professionnels, incorporé dans la Police de sûreté, puis dans les Renseignements généraux, et doté de pouvoirs exorbitants sous l'autorité du commissaire Charles Detmar, membre du P.P.F. C'étaient les trente-cinq agents de ce service opérant en Haute-Savoie en mars 1944, qui, équipés de vestes canadiennes pour l'hiver, étaient appelés canadiennes par les résistants...



    Les morts des Glières


    (D'après Michel Germain in Glières, mars 1944, p. 323 et suiv.)


    Tout d'abord, la nécropole nationale de Morette comprend 105 tombes dont 87 de maquisards présents sur le plateau, parmi lesquels 82 sont morts à cause de la répression du maquis des Glières, mais les 105 tombes correspondent au nombre des maquisards des Glières tués pour Glières (sauf mention autre, l'année est 1944).

    Tombe n° 1 : GéRARD Jean (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    2 CARRIER Roger (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    3 TROLLIET Raymond (pas aux Glières, tué par les Allemands le 26 janvier à Thuy)
    4 INCONNU (sans doute PEREZ-ORTIZ Antonio, tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    5 ANDUJAR-GARCIA Florian (tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    6 CORPS-MORALEDA Manuel (tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    7 DANCET Lambert (tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    8 GODINOT Hubert (pas aux Glières, tué par les Allemands le 14 août à Balmont)
    9 VITIPON Louis (tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    10 PILAT Marcel (pas aux Glières, tué par les Allemands le 26 janvier à Thuy)
    11 JANIN André (pas aux Glières, tué par les Allemands le 26 janvier à Thuy)
    12 LARUAZ Georges (tué par les miliciens le 5 février à Thônes)
    13 ATRUX Camille (pas aux Glières, tué le 3 août dans le bombardement de Thônes par les Allemands)
    14 VELLUT Raymond (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    15 VERDEL Raymond (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    16 PHILLIPE DE KERARMEL Yves (fusillé par les Allemands le 19 juillet dans le Rhône)
    17 BOSCONO Edmond (fusillé par les Allemands le 19 juillet dans le Rhône)
    18 ARMATAFFET René (pas aux Glières, fusillé le 18 août à Alex)
    19 DESTEMBERG Maurice (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 9 mai à Thônes)
    20 PERRIN Georges (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 9 mai à Thônes)
    21 LACOSTAZ Jacques (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    22 AULAGNIER Raymond (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    23 COTTET-DUMOULIN François (tué par les Allemands le 16 août à Thonon)
    24 GAROT Lucien (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    25 VALSAMIS Jean (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    26 VITTUPIER Joseph (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    27 OMS Robert (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    28 DUCRETTET Jean (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 10 août à Vieugy)
    29 FONTOBA-CASAS Paulino (tué par les miliciens le 27 mars à Thorens)
    30 ESCUDERO-PEINADO Avelino (tué par les miliciens le 27 mars à Thorens)
    31 FERNANDEZ-GONZALES Pablo (exécuté par les miliciens le 31 mars à Thorens)
    32 URSUA-SALCEDO Victoriano (exécuté par les miliciens le 31 mars à Thorens)
    33 GARCIA André (tué par les miliciens le 24 mars sur le plateau)
    34 INCONNU (peut-être TCHEKALOW Vassili, fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    35 PéPIN Maurice (tué par les Allemands le 20 mai au Grand-Bornand)
    36 LE TALLEC Paul (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    37 QUéRé Emile (pas aux Glières, tué par les Allemands le 27 mars à Thônes)
    38 DELIEUTRAZ André (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    39 MACé Jean (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    40 GUY André (tué par les Allemands le 26 mars sur le plateau)
    41 INCONNU (peut-être JACQUART, tué par les Allemands le 26 mars sur le plateau)
    42 CHARRA Roger (fusillé par les Allemands le 1er avril au Petit-Bornand)
    43 INCONNU (peut-être DANIEL André, blessé achevé par les Allemands le 27 mars sur le plateau)
    44 GERMAIN André (tué par les miliciens le 2 avril à Doussard)
    45 GUIDET Joseph (tué par les miliciens le 2 avril à Doussard)
    46 CHERPITEL René (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    47 MARCHAND Jacques (pas aux Glières, tué par les Italiens le 20 août 1943 à La Clusaz)
    48 BOMBIGER Marc (blessé le 28 mars, tué dans un accident en 1951)
    49 LEGRAND Roger (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    50 COUSTON Jean (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    51 DUMAS Georges (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    52 PHANER Maurice (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    53 PHIPPAZ-TURBAN Raymond (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    54 PROMPT André (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    55 GAERTNER Lucien (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    56 LAURENT Roland (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    57 ROSTAING Clément (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    58 ACKERMANN Alfred (pas aux Glières, fusillé par les Allemands le 24 janvier à Annecy)
    59 GERIN Jean (tué par les miliciens le 29 mars à Thorens)
    60 BAJARD Jean (tué par les miliciens le 29 mars à Thorens)
    61 SCHAEFFER Paul (exécuté par les miliciens le 30 mars à Thorens)
    62 COCHET Marius (tué par les Allemands le 28 août dans le Jura)
    63, 64, 65 INCONNUS (trois corps calcinés dans un chalet du Lachat incendié par les Allemands)
    66 BASTIAN Pierre (torturé par le SRMAN et fusillé par les Allemands le 28 avril à Alex)
    67 ANJOT Maurice (tué par les Allemands le 27 mars à Nâves)
    68 MOREL Théodose (tué par un officier vichyste le 10 mars à Entremont)
    69 LALANDE Jacques (mort sous la torture des miliciens le 27 avril à Annecy)
    70 DECOUR Georges (tué par un tir ami le 10 mars à Entremont)
    71 BASSO Louis (tué le 23 mars dans le bombardement du plateau)
    72 REYNES Gabriel (tué par les Allemands début avril sur le plateau)
    73 CRéDOZ Edouard (blessé achevé par les Allemands le 27 mars sur le plateau)
    74 DE GRIFFOLET D’AURIMONT Jacques (tué par les miliciens le 29 mars à Thorens)
    75 CONTE Louis (fusillé par les Vichystes le 4 mai à Annecy)
    76 SCHMIDT Hugo (fusillé par les Vichystes le 4 mai à Annecy)
    77 ZELKOWITCH Bernard (fusillé par les Vichystes le 4 mai à Annecy)
    78 BOCQUET Gaston (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    79 RAVOT Emile (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    80 MACHURAT Jean (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    81 FOURNIER-BIDOZ Olivier (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    82 BARAT Raymond (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    83 MARCAGGI Sébastien (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    84 HUGUET Marcel (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    85 MOLLET Charles (fusillé par les Allemands le 29 mars à Alex)
    86 TARDY Fernand (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    87 SALA Louis (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    88 QUéTAND Eugène (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    89 ZONCA Joseph (tué par les miliciens le 20 mars sur le plateau)
    90 STEIN Henri (blessé mortellement par les miliciens le 20 mars sur le plateau, mort le 6 mai à Annecy)
    91 SERVANT François (pas aux Glières, blessé mortellement par les GMR, mort en janvier à Annecy)
    92 INCONNU (corps découvert à Thônes)
    93 LUGAZ René (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    94 SONNERAT Marcel (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    95 LOISEAU Louis (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    96 COLACIOPPE Robert (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    97 RIVAUD Jean-Marie (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    98 DUFRENE Raoul (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    99 VALLET Roger (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    100 TAISSEIRE Robert (tué par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    101 COMARLOT Jean-Julien (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    102 RODA-LOPEZ Patricio (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    103 BELLOSO-COLMENAR Félix (fusillé par les Allemands le 30 mars à La Balme-de-Thuy)
    104 VALCéSIA Florence (fusillé par les Vichystes le 4 mai à Annecy)
    105 DUJOURD’HUI John (mort sous la torture du SRMAN le 9 avril à Annecy)

    Cependant, 19 maquisards des Glières, dont 18 tués ou fusillés, ont été enterrés ailleurs :
    BARJON Vincent (tué par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    CARETTI Marcel (tué par les miliciens le 31 mars à Thorens)
    CLéVENOT Marcel (fusillé le 4 mars sur le plateau)
    COTTERLAZ-RANNARD Lucien (fusillé par les Allemands le 1er avril au Petit-Bornand)
    DéCOR Fernand (fusillé par les Vichystes le 4 mai à Annecy)
    DéMOLIS Aimé (tué par les miliciens le 20 mars sur le plateau)
    ECHERT Gérard (tué par les miliciens le 31 mars à Thorens)
    FRIZON Jean (mort des suites de la torture des miliciens le 26 mars à Lyon)
    GERLIER André (tué par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    JOUGLAS Robert (torturé et fusillé par les miliciens le 24 avril à Marseille)
    LéBOVICI Jacques (fusillé par les Allemands le 1er avril au Petit-Bornand)
    LESPINE Paul (blessé par les Allemands le 26 mars sur le plateau, puis fusillé le 30 mars à Thônes)
    NOHéRIE Lucien (tué par les miliciens le 2 avril à Doussard)
    NOIROT Albert (tué par les miliciens le 31 mars à Thorens)
    NUZILLAT Albert (fusillé par les Allemands le 13 avril à La Balme-de-Thuy)
    PéGUET Marcel (tué par les miliciens le 20 mars sur le plateau)
    SOMBARDIER Jean (mort accidentellement début février sur le plateau)
    VALENTI Sauveur (fusillé par les Allemands le 30 mars à Thônes)
    VIGNOL Louis (fusillé par les Allemands le 15 juin à Vieugy)

    De plus, 16 maquisards des Glières sont morts en déportation : ANDRé Gaston, AUBIN Joseph, BRULEY Louis, CASTELAIN Michel, CHALEYSSIN Francisque, CHARLES Gilbert, COMTE Robert, GAVARD Blaise, GAVEL Pierre, GRANGER Noël, GUERRIER François, JOLY Fernand, LACôTE Francis, LARUAZ André, LEGRAND Pierre, ROLLIN André

    En outre, sans compter ceux mentionnés pour les tombes à mention inconnu, 7 maquisards des Glières sont portés disparus : JOURDAN Marcel, MéNABé André, MEYER André, PLOTON Johannès, POYER Octave, VéDRENNE ?, WIRTZ Henri (mais quatre peuvent être les inconnus des tombes 63, 64, 65 et 92)

    TOTAL : sauf erreur ou omission, 120 maquisards du Plateau sont morts de la répression directe des Glières.




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