Quelques lieux mystérieux dans le Semnoz au-dessus d'Annecy

Quelques lieux mystérieux dans le Semnoz au-dessus d'Annecy

Page établie le 20 janvier 2024.



Source : Altituderando.

Croix au-dessus des ruines de l'abbaye de Sainte-Catherine.



SEMNOZ !? Le nom de cette longue et haute montagne a donné lieu à nombre d'étymologies fantaisistes. Il pourrait simplement être une forme francoprovençale (avec la finale caractéristique en -oz) du latin summum, « sommet, point le plus élevé », qui a engendré som en ancien français du XIIe siècle.



LA FORÊT DU CRÊT DU MAURE

Au-dessus d'Annecy, le crêt du Maure, totalement dénudé, a été entièrement reboisé entre 1861 et 1870 sur environ cent cinquante hectares grâce à quelque neuf cents kilos de graines et un million trois cent mille plants âgés de deux ans, aux essences variées : pin sylvestre et noir, épicéa, mélèze, érable, chêne, hêtre et… pin corse à crochets, lesquels, plantés par bouquets, atteignaient, près d'un demi-siècle plus tard, une hauteur moyenne de plus de quinze mètres.


LES RUINES DE L'ABBAYE DE SAINTE-CATHERINE

L'abbaye de Sainte-Catherine se trouvait dans un vallon entre le crêt du Maure et une crête surplombant Sacconges à quelque sept cents mètres d’altitude, avec, un peu plus haut, sa Grangette et, à plus de huit cents mètres d'altitude, sa Boverie, c'est-à-dire son étable pour les boeufs de labour.



Source : Altituderando.

Ruines de la Boverie au-dessus de l'abbaye de Sainte-Catherine.



La maison religieuse a été fondée en 1179 par Marguerite Béatrice de Faucigny, seconde épouse du comte de Genève, Guillaume Ier, laquelle a fait venir des moniales cisterciennes de l’abbaye de Bonlieu près d’Annecy. Le monastère est devenu, dès 1195 et jusqu'en 1367, la nécropole des comtes de Genève, où les familles nobles et bourgeoises d'Annecy plaçaient certaines de leurs filles. En 1770, l’abbaye, dont les bâtiments menaçaient ruine, ne comptait plus que quelques religieuses âgées en mauvaise santé, qui ont été réunies à la communauté de Bonlieu à Annecy en 1772.


LA CORNICHE DE LA PUYA

C'était par cette corniche que passait la voie romaine de Casuaria (Faverges) à Boutae (Annecy), laquelle, avant de franchir le Thiou sur le pont de l'île, côtoyait les habitations des bateliers et des rouliers gallo-romains. Son nom est issu du latin podium (au pluriel podia), « petite éminence en balcon », voire issu du latin technique podia (au pluriel podiae), « sorte de câble », peut-être pour aider les chariots à monter, notamment les lourdes angariae (mot féminin en latin), « chariots de marchandises » tirés par deux paires de boeufs et portant en moyenne jusqu'à cinq cents kilos.


LA CROIX DU DEVENS

Cette croix, comme le précise la confirmation des franchises d'Annecy par Amédée IV de Genève en 1367, marquait une des limites de la ville. Son nom, issu du latin defensus, « protégé, défendu », indiquait, au Moyen Age, que le terrain était réservé au seigneur et que l'on ne pouvait y faire paître ses bêtes (pré) ou y couper du bois (forêt) sans autorisation de celui-ci.


LE HAMEAU FANTÔME DES PUISOTS

Cet ancien hameau, dont le nom est issu du latin puteus, « puits », a été, le 15 juin 1944, en représailles à des actions de la Résistance, incendié, et ses habitants massacrés, par la police allemande : une section de la 1ère compagnie du 1er bataillon du SS-Polizei-Regiment 19 sous le commandement du Meister der Schutzpolizei (adjudant-major) Szavados.




Histoire de la ville d'Annecy



Annecy, étymologies locales en bref




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Alain Cerri : E-mail.